La Petite Renarde rusée

La Petite Renarde rusée – Leoš Janáček
Opéra en trois actes.
Livret de Leoš Janáček, d’après l’histoire Liska Bystrouska de Rudolf Těsnohlídek.
Durée approximative : 2 heures

Un spectacle imprévisible qui nous pousse à réfléchir d’urgence à la relation entre l’humanité et la planète.

Œuvre de la maturité du compositeur tchèque Leoš Janáček, La Petite Renarde rusée repose sur un livret écrit par Janáček lui-même, inspiré de bandes dessinées populaires publiées dans le journal Lidové noviny de Brno, où l’œuvre fut créée en 1924. Cette œuvre en trois actes dresse un portrait vivant de la forêt, des instincts vitaux des animaux et du lien entre l’homme et la nature, avec une fantaisie sonore éblouissante et un traitement vocal saisissant.

Le grand baryton suédois Peter Mattei incarnera le Garde forestier, protagoniste à bien des égards et figure mélancolique qui trouve finalement une paix résignée dans l’acceptation du renouvellement éternel de la nature. Elena Tsallagova, en jeune renarde espiègle et naïve, et Angela Brouwer, en renard charismatique, impulsif et tendre, uniront leurs voix splendides dans ce tableau romantique et finement dessiné, à la fin tragique et bouleversante.

La mise en scène ingénieuse du brillant metteur en scène Barrie Kosky s’ouvre sur l’image d’un enterrement : paysages sombres, silhouettes fantomatiques, gestes pesants. Peu à peu, les personnages se retirent un à un derrière le rideau argenté représentant la scène de la forêt. Les animaux surgissent de la tombe où la terre vient d’être déposée. Sans approche panthéiste, Kosky évite les tons verts et les arbres artificiels : les chanteurs incarnent les animaux par des vêtements colorés, sans costumes animaliers, en contraste avec les habits noirs des personnages humains.

Josep Pons, fin connaisseur du compositeur et de son écriture orchestrale prodigieuse, livrera une interprétation magistrale, fruit d’une grande expérience et d’un engagement profond.

Un spectacle imprévisible qui nous fait ressentir l’urgence de repenser notre lien à la nature, sans masquer les passages inquiétants de la partition, tout en mettant en valeur ses sommets de tendresse, de sensualité et de beauté. Janáček exprimait une compréhension profonde de la vie, prônant un retour à la simplicité. Il aimait tant cette œuvre qu’il demanda que la scène finale soit jouée lors de ses funérailles, en 1928.

Une production complète qui nous fait rire, pleurer et réfléchir. Que peut-on attendre de plus d’un opéra ?

Programme et distribution

Garde forestier – Peter Mattei
Épouse du garde / Chouette – Anaïs Masllorens
Instituteur / Moustique – David Alegret
Curé / Blaireau – Alejandro López
Harašta – Milan Perišic
Pásek – Caspar Singh
Madame Pásek / Grand tétras – Sara Bañeras
Bystrouška, la petite renarde – Elena Tsallagova
Bécasse – Angela Brower
Lápak, le chien / Pic vert – Mireia Pintó
Coq – Laura Brasó
Chocholka – Mercedes Gancedo

Mise en scène – Barrie Kosky
Décors – Michael Levine
Costumes – Victoria Behr
Lumières – Franck Evin
Coproduction : Gran Teatre del Liceu et Bayerische Staatsoper

Chœur d’enfants de l’Orfeó Català
Direction : Glòria Coma

Chœur du Gran Teatre del Liceu
Direction : Pablo Assante

Orchestre symphonique du Gran Teatre del Liceu
Direction : Josep Pons